Paroisse Saint Loup


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Références bibliques sur « vie économique et travail humain »

Le travail humain

Selon la Bible, le premier travailleur est Dieu lui-même... Dans la genèse, le premier récit de la création dit :

Gn 2, 2 : Dieu conclut au septième jour l’ouvrage qu’il avait fait et, au septième jour, il chôma, après tout l’ouvrage qu’il avait fait.

Et dans le second récit, Dieu modèle l’homme avec la glaise du sol, plante un jardin, fait pousser arbres et plante... et il invite l’homme à poursuivre son œuvre :

Gn 2, 15 : Yahvé Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Éden pour le cultiver et le garder.

Plus loin, au chapitre 3, la conséquence du péché originel n’est pas le travail, mais la pénibilité du travail :

Gn 3, 19 : A la sueur de ton visage tu mangeras ton pain.

Le travail doit donc être honoré, mais la loi juive prévoit, avec le sabbat, des temps de repos.

Jésus lui-même a travaillé. Pour les hommes, il est fils de charpentier, et a sans doute exercé longtemps la profession de son père. Il enseigne à apprécier le travail, le travail est souvent à la base de ses paraboles, et il déclare :

Mt 9, 37-38 : La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux ; priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson.

Si le travail est bon, il ne faut pas pour autant se laisser asservir. A Marthe qui accorde une attention excessive au travail de la maison lorsqu’il vient chez elle, il dit :

Lc 10, 41-42 : Marthe, Marthe, tu te soucies et t’agites pour beaucoup de choses ; pourtant il en faut peu, une seule même. C’est Marie qui a choisi la meilleure part ; elle ne lui sera pas enlevée.

Mais il remet aussi le repos du sabbat à sa juste place en déclarant :

Mc 2, 27-28 : Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat ; en sorte que le Fils de l’homme est maître même du sabbat.

Saint Paul met un point d’honneur à vivre de son travail. Là où il séjourne, il travaille et exerce son métier d’origine, probablement fabricant de tentes, et il appelle à faire de même :

1Th 4, 10-12 : [...] Mais nous vous engageons, frères, à faire encore des progrès en mettant votre honneur à vivre calmes, à vous occuper chacun de vos affaires, à travailler de vos mains, comme nous vous l’avons ordonné. Ainsi vous mènerez une vie honorable au regard de ceux du dehors et vous n’aurez besoin de personne.

Mais certains chrétiens ne travaillent pas, dans l’attente d’une fin des temps qu’ils croyaient imminente, alors il réagit vivement en disant :

2Th 3, 7-10 : Nous n’avons pas eu une vie désordonnée parmi vous, nous ne nous sommes fait donner par personne le pain que nous mangions, mais de nuit comme de jour nous étions au travail, dans le labeur et la fatigue, pour n’être à la charge d’aucun de vous : non pas que nous n’en ayons le pouvoir, mais nous entendions vous proposer en nous un modèle à imiter. Et puis, quand nous étions près de vous, nous vous donnions cette règle : si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus.

Saint Jacques à son tour dénonce les injustices causées par certains à leurs ouvriers :

Jc 5, 4 : Voyez : le salaire dont vous avez frustré les ouvriers qui ont fauché vos champs, crie, et les clameurs des moissonneurs sont parvenues aux oreilles du Seigneur des Armées.

La vie économique

Dans la Bible, l’abondance est une bénédiction de Dieu. La pauvreté est parfois vue comme la conséquence de l’oisiveté... Mais les prophètes condamnent les injustices et appellent au partage avec les pauvres. Ainsi pour Isaïe, à ceux qui demandent à Dieu pourquoi leur jeûne est sans effet, Il répond :

Is 58, 3-9 : C’est qu’au jour où vous jeûnez, vous traitez des affaires, et vous opprimez tous vos ouvriers. [...] N’est-ce pas plutôt ceci, le jeûne que je préfère : défaire les chaînes injustes, délier les liens du joug ; renvoyer libres les opprimés, et briser tous les jougs ? N’est-ce pas partager ton pain avec l’affamé, héberger chez toi les pauvres sans abri, si tu vois un homme nu, le vêtir, ne pas te dérober devant celui qui est ta propre chair ? Alors ta lumière éclatera comme l’aurore, ta blessure se guérira rapidement, ta justice marchera devant toi et la gloire de Yahvé te suivra. Alors tu crieras et Yahvé répondra, tu appelleras, il dira : Me voici !

L’ecclésiaste affirme par ailleurs que l’argent en lui même n’est rien :
Qo 5:9-Qui aime l’argent ne se rassasie pas d’argent, qui aime l’abondance n’a pas de revenu, cela aussi est vanité.

Dans les béatitudes, Jésus à son tour déclare « heureux les pauvres », et condamne les riches qui n’ont pas su partager. Il appelle à ne pas être esclave des biens matériels, ni se reposer dessus :

Mt 6, 24 : Nul ne peut servir deux maîtres : ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent.

Lc 12, 15 : Puis il leur dit : " Attention ! gardez-vous de toute cupidité, car, au sein même de l’abondance, la vie d’un homme n’est pas assurée par ses biens. "

Au contraire, il appelle à mettre ses richesses au service des autres :

Lc 16, 9 : Et moi je vous dis, commente Jésus, faites-vous des amis avec les richesses injustes.

Dans sa première lettre, Jean affirme enfin :

1Jn 3,17 : “Si quelqu’un, jouissant des richesses du monde, voit son frère dans la nécessité et lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeurerait-il en lui ?”