Les Rameaux

HOMELIE RAMEAUX 2007

Frères et sœurs, à chaque fois que nous nous retrouvons à l’orée de la Semaine Sainte, je ressens une émotion forte, puissante. Il ne s’agit pas d’une émotion nostalgique ou morbide, qui ne retiendrait que la souffrance, la mort, l’abandon, la détresse. Il ne s’agit pas non plus d’une émotion naïve, qui ferait abstraction des évènements pour n’en retenir que l’épilogue heureux. Non ! L’émotion qui me saisit aujourd’hui comme chaque année est celle qui retrouve, au fil de la Parole de Dieu, les signes dont notre vie et notre foi ont besoin pour grandir… En voici quelques uns :
 le signe du courage : Jésus entre à Jérusalem, acclamé par la foule ; mais au milieu de la ferveur populaire, le Seigneur sait qu’il se trame un complot. L’Evangile nous présente un Jésus courageux, qui n’hésite pas à se rendre dans la ville sainte, sans se cacher, en acceptant des hommages qui seront éphémères…
 le signe du service : bien sûr, Jésus est accueilli comme un roi, comme un grand prophète ; mais tous les évènements qui vont suivre nous rappellent que sa royauté est fondée sur l’humilité, le service, le don de soi. Ainsi, tout au long de sa Passion, le Fils de Dieu refusera la tentation de la Puissance, du spectaculaire, pour aller jusqu’au bout de l’amour !
 le signe de la confiance : le prophète Isaïe, dans la première lecture, nous rappelle que le serviteur souffrant s’appuie sur le Seigneur son Dieu, qui vient à son secours. Il ne s’agit pas d’un secours magique, mais de ce soutien sans faille qui nous permet de continuer le chemin, sans baisser les bras, même lorsque les évènements sont contraires. Et le psaume 22 fait écho à cette confiance : « Seigneur, ne sois pas loin, viens vite à mon aide ; tu m’as répondu ! »
 le signe de l’humilité : St Paul, dans la deuxième lecture, nous parle de ce que Jésus a fait comme d’un « dépouillement », un « abaissement ». Cette attitude humble est celle qui ouvre ensuite un chemin d’élévation et de gloire ! Les apôtres auront du mal à le comprendre, eux qui se disputent pour savoir qui est le plus grand !
 le signe de l’espérance : en ce dimanche des Rameaux, malgré la violence insoutenable du récit de la Passion, pointent déjà ces lueurs d’espérance qui annoncent la grande lumière de Pâques : Jésus guérissant le soldat venu l’arrêter ; les larmes de Pierre après son reniement ; la promesse faite au bon larron ; la profession de foi du centurion… L’espérance est déjà là, fragile mais vivante ; elle annonce de manière feutrée la merveille du tombeau vide, les apparitions du ressuscité, la promesse de vie réalisée pour le salut du monde !

Frères et sœurs, durant cette semaine sainte, osons accueillir ces dons de Dieu ! Osons le courage, le service, la confiance, l’humilité et l’espérance ! Osons témoigner, en actes et en paroles, de ce qui fait notre foi… N’ayons pas peur de dire ce que nous croyons… Mais surtout, surtout, pour que cette semaine sainte soit aussi la semaine des saints, débordons d’amour les uns pour les autres, notamment auprès de ceux et celles qui nous entourent au quotidien, en famille ou sur nos lieux de travail ! Que nos pardons, nos prières, nos « je t’aime » soient greffés à l’amour du Christ, qui peut changer nos cœurs et nous ouvrir à la vraie joie !

Amen.