Paroisse Saint Loup


Sommaire > Vie de la paroisse > Actualité > Archives > Lundis de la foi > L’oecuménisme > Histoire des séparations

Histoire des séparations

Premier lundi de la foi du 12 mars 2007 : Œcuménisme

Histoire des Chrétiens de Jésus-Christ à aujourd’hui

Notes sur l’exposé de Georges Maurice, prêtre

Une mise au point pour commencer : l’œcuménisme, c’est le dialogue entre les chrétiens séparés.
Un chrétien croit en Jésus-Christ fils de Dieu, à la trinité.
Le dialogue avec les Juifs, les Musulmans, c’est l’inter religieux.

Quatre grandes ruptures

- Mort de Jésus Christ en 30

Premier seuil de rupture : rupture « source » avec le peuple juif.

- Les premiers chrétiens s’éloignent de la Torah, ils affirment que Jésus est le messie et affirment la divinité de Jésus Christ.
- En 66-67, les chrétiens n’entrent pas dans la révolte juive contre l’occupant romain.
- En 70, destruction du temple de Jérusalem, dispersion des juifs.
C’est la rupture avec le judaïsme à partir de 90 qui déclenche un mécanisme de prise de distance.

1054 : rupture entre l’Eglise orthodoxe et Eglise catholique d’occident

La rupture résulte d’une prise de distance qui s’est amorcée bien avant pour des raisons politiques et culturelles.

Depuis 395, l’empire romain est coupé en deux : Byzance, qui deviendra Constantinople (langue grecque) d’un côté, et Rome (langue latine) de l’autre. Les différences culturelles s’accentuent (invasions barbares), et créent des distances. A cela s’ajoutent diverses dissensions théologiques (ajout de la mention "et du fils" dans le "je crois en Dieu"...), et disciplinaires (mariage des prêtres...).

- au VIIème siècle, expansion de l’Islam, et invasions turques. Les Eglise d’Occident laissent l’Eglise d’Orient et l’empire byzantin se débrouiller seuls avec les turcs. Byzance s’effondre.
- Charlemagne se considère comme le successeur de l’empereur romain et de son empire. Il crée ce qui deviendra l’Empire Romain germanique.
- Les croisades : l’idée même de croisade (reprendre les lieux saints par la force) est étrangère à la mentalité des byzantins. Ceux-ci se sentent envahis.
- Le 16 juillet 1054, le légat du pape, Humbert de Moyenmoûtier, dépose sur l’autel de la basilique Sainte Sophie une bulle d’excommunication contre le patriarche de Constantinople, Michel Cérulaire. Le synode orthodoxe excommunie à son tour les envoyés du pape.
- En 1095, au cours de la 4ème croisade, les croisés "oublient" leur but, et mettent Constantinople à sac : des Orthodoxes sont massacrés par d’autres chrétiens. Malgré de multiples tentatives de réconciliation, la rupture devient irréversible. Ce n’est qu’en 2001 que le Pape Jean-Paul II fera acte de repentance pour le sac de Constantinople.

1517 Martin Luther

Depuis le Moyen Age, il fallait réformer l’Eglise : depuis le concile de Latran (IV) en 1215, aucun changement n’avait eu lieu. Pierre Valdo en Italie, Jean Hus en Bohème demandent une réforme de l’Eglise catholique, mais rien n’aboutit. Des pratiques abusives s’installent dans l’Eglise, dont le fameux trafic des indulgences : moyennant finances, il est possible d’obtenir la rémission complète de ses péchés !

En 1517, Martin Luther, un moine, affiche sur les portes du château de Wittemberg (en Allemagne) 95 thèses en réaction à ces pratiques. Il propose une nouvelle théologie du salut (le salut par la foi, et non par les oeuvres), la Parole de Dieu comme unique référence, une réforme de la liturgie et de la théologie des sacrements... Il traduira également la Bible en Allemand. Toutes ses thèses sont rejetées en bloc. C’est la rupture, et la naissance du protestantisme.

Venu de France, Jean Calvin s’établit en Suisse, et pousse la réforme plus loin. Le feu couvait, il prend partout...

Le concile de Trente se réunit à partir de 1545. Mais la Réforme, en l’espace de trente ans, va recouvrir l’Europe, sauf l’Italie, l’Espagne, l’Europe centrale et les Iles Britanniques. Les affrontements entre catholiques et protestants, et surtout l’intolérance des princes qui n’admettent pas que leurs sujets ne partagent pas leur religion aboutiront aux guerres de religions.

1534 : Rupture entre l’Eglise d’Angleterre et l’Eglise catholique

Le mariage de Henri VIII est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Des considérations politiques (le roi d’Angleterre veut avoir le contrôle de l’Eglise d’Angleterre) rencontrent les idées de la réforme, et c’est le schisme anglican, qui donne naissance à la communion anglicane. Celle-ci est formée de plusieurs courants, dont certains restent très proches de l’Eglise catholique, alors que d’autres sont plus proches des protestants.

Les Eglises réformées en France

3 sensibilités :

- sensibilité luthérienne : Protestants luthériens en Alsace-Lorraine,
- sensibilité calviniste : Protestants réformés ,
- sensibilité évangélique (ou évangéliste) : Eglises évangéliques (15 à 20 lieux et pasteurs à Grenoble).

Ces 3 sensibilités se regroupent dans la Fédération protestante de France dont le président est actuellement évangélique.

Les église orientales

Certaines Eglises se sont détachées de Rome bien avant le schisme de 1054, en particulier à l’occasion du concile de Chalcédoine en 451. Ces Eglises ne se rattachent donc ni aux orthodoxes, ni aux catholiques (ni bien sûr aux protestants), et sont souvent désignées comme "pré-chalcédoniennes". Par exemple :

- Les arméniens : envahis par les perses, ils se sont retrouvés isolés des autres chrétiens, et n’ont pas participé au concile de Chalcédoine, dont ils ont rejeté les conclusions.

- Les Coptes d’Egypte et d’Ethiopie. Une fraction minoritaire des coptes a intégré l’Eglise catholique romaine.

Certaines Eglises de rite oriental sont par ailleurs rattachées à Rome, comme par exemple
les maronites du Liban, qui sont restés unis à Rome au moment des croisades et du schisme de 1054.
D’autres Eglise orientales sont des Eglises orthodoxes qui ont réintégré par la suite l’Eglise catholique. Ces Eglises ont souvent une liturgie proche de celle des orthodoxes, et les prêtres peuvent être mariés.