Paroisse Saint Loup


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Histoire de l’oecuménisme

Histoire de l’œcuménisme

Notes sur l’exposé du Père Georges Maurice.

L’oecuménisme (mouvement de rapprochement entre chrétiens séparés) est né en 1910 en milieu protestant. A la Conférence universelle des Sociétés protestantes de mission, tenue à Edimbourg, un délégué des Jeunes Eglises d’Extrême Orient, dont l’histoire n’a pas retenu le nom, a exprimé son émotion de ce que la division des chrétiens ruinait le crédit de l’Evangile en son pays. Ce fut le point de départ de l’œcuménisme.

Après la guerre de 1914, des contacts ont eu lieu, avec les solidarités du combat. Le mouvement œcuménique se met en route.

1920-1930 les conversations de Maline rassemblent des anglicans et des catholiques grâce à des hommes : le père Portal (prêtre catholique), le cardinal Mercier, Lord Halifax.
1925 : mort du cardinal Mercier

L’abbé Paul Couturier, à Lyon, s’engage à son tour dans le mouvement oecuménique, grâce à la rencontre de chrétiens orthodoxes en situation difficile. Il rentre ensuite en contact avec des anglicans et des protestants. Il sortira de son engagement :
- la semaine de prière pour l’unité des chrétiens en Janvier,
- le groupe des Dombes : ce groupe de réflexion, se réunissant à la trappe des Dombes près de Lyon, rassemble des théologiens catholiques et protestants. Il produira toute une série de textes, notamment sur le ministère de Pierre, sur Marie… C’est une réflexion à dimension historique, biblique et théologique : vers une expression commune de la foi. Le groupe fonctionne selon la méthode des questions croisées : questions que les catholiques posent aux protestants et inversement… en vue de grandir vers l’unité que Dieu donnera.

Dans les années 40 :
1- A Taizé, un pasteur suisse Roger Shutz fonde une communauté ouverte
2- La fondation du conseil œcuménique des Eglises.

Le Conseil Oecuménique des églises est une assemblée de tous les chrétiens non catholiques, association fraternelle de 400 Eglises vers Genève. Ils tiennent leur assemblée tous les 7 ans dont Amsterdam en 1948.

« … Rassemblant aujourd’hui 320 Eglises (soit plus de 400 millions de chrétiens en plus de 100 pays ; plus des deux tiers de ces églises sont protestantes), le conseil oecuménique n’est ni une super-église, ni une fédération d’Eglises. Il n’a aucun pouvoir sur les Eglises membres. Il ne prétend pas avoir fait l’Unité entre les Eglises. Il se propose seulement d’y contribuer.
Il se définit comme une "association fraternelle d’Eglises qui confessent le Seigneur Jésus-Christ comme Dieu et Sauveur selon les Ecritures, et s’efforcent de répondre ensemble à leur commune vocation pour la gloire du seul Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit". L’acceptation de cette base doctrinale conditionne l’adhésion au COE, lequel n’impose aucune conception sur l’Eglise, le ministère ou les sacrements. »
 [1]

Jusqu’au concile Vatican II, la position de l’Eglise catholique sur l’oecuménisme est très réservée : il existe une seule Eglise de Jésus-Christ, et c’est l’Eglise catholique romaine. L’unité doit être réalisée, et il faut prier pour cela, mais elle ne peut être réalisée que par conversion, individuelle ou collective des chrétiens séparés de Rome. Le concile Vatican II changera profondément cette conception.

Vatican II 1962-1965

Jean XXIII annonce en 1958 un concile universel de l’Eglise catholique, visant à une mise à jour de l’Eglise catholique et au progrès vers l’unité des chrétiens. On invite les protestants et les orthodoxes comme observateurs.

Plusieurs textes du concile concernent l’oecuménisme :
- le décret sur l’œcuménisme. L’Eglise catholique se considère comme le lieu privilégié où subsiste l’Eglise de Jésus-Christ - mais elle ne s’identifie plus totalement à cette Eglise. Elle reconnaît aussi aux Eglises séparées une certaine union - imparfaite - à l’Eglise de Jésus-Christ, en accordant aux orthodoxes une place privilégiée. Elle reconnait que des fautes ont été commises de part et d’autre et que l’Eglise catholique romaine peut aussi avoir sa part à accomplir dans la marche vers l’Unité.
- la déclaration sur la liberté religieuse : la démarche de foi doit se faire en pleine liberté pour tous (et donc entre autres pour nos frères séparés) ce qui entraîne une libération et rend la parole du concile plus crédible.
- le texte sur les religions non chrétiennes : Hindouïsme, Boudhisme, Islam, Judaïsme.

A ces textes, on peut ajouter le décret sur les Eglises orientales catholiques, qui reconnaît que l’unité peut se faire dans la diversité des pratiques liturgiques et pastorales.
Déjà pendant le concile, il y avait une fois par semaine une messe en rite oriental. Les évêques qui assistaient à ces messes découvraient la diversité des cultures à l’intérieur de l’Eglise..

Après Vatican II

- 1964 : Paul VI embrasse le patriarche Athénagoras de Contantinople. Depuis 1054, les deux Eglises ne se parlaient plus.
- 1965 : les anathèmes réciproques entre catholiques et orthodoxes sont levés.
- 1966 : Catholiques et protestants de langue française écrivent une traduction commune du Notre Père.
- 1969 : Paul VI à Genève au conseil œcuménique des Eglises. L’Eglise catholique n’adhère pas au conseil oecuménique des églises, mais elle y a des observateurs et participe pleinement à la commission "Foi et constitution", qui en est l’organe de dialogue théologique.
- 1975 : traduction oecuménique de la Bible en français (TOB)
- 1983 : adoption par la commission plénière de Foi et Constitution, à Lima, du document sur "Baptême, Eucharistie et Ministères" (BEM).
- 1999 : accord luthériens- catholiques sur la doctrine de la justification.

[1In "L’oecuménisme", Michel Dubost, Droguet & Ardant ed.