Paroisse Saint Loup


Sommaire > Vie de la paroisse > Homélies > Archives > 2017 > Pâques > Septième dimanche de Pâques – Année A

Septième dimanche de Pâques – Année A

Dimanche 28 mai 2017 Eglise Saint Jean-Baptiste de Vif

Dans la mesure où vous communiez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous...

Dans la première lecture, les apôtres viennent d’assister à l’ascension de Jésus. Ils rentrent dans cette « chambre haute » où ils ont l’habitude de se rassembler, et attendent ce que Jésus leur a promis, mais sans doute ne savent-ils pas encore trop à quoi ils doivent s’attendre… Nous saurons bientôt de quoi il s’agit ! Ils ont peur, sans doute, et en attendant, ils prient, les onze apôtres, avec des femmes – dont Marie, et les frères de Jésus, expression qui désigne des proches parents.

Dans l’Evangile, c’est Jésus qui prie pour ses disciples. C’est le début du chapitre 17 de l’Evangile selon St Jean, un texte que l’on appelle la prière sacerdotale. Jésus ne prie pas pour le monde, mais pour ses disciples. Mais plus loin, Il priera aussi pour tous ceux qui, plus tard, croiront en Lui – il a donc aussi prié pour nous… Les disciples sont dans le monde, et ils ont une mission…

Dans la seconde lecture, Pierre s’adresse a une communauté qui, peut-être, redoute des persécutions. Et il leur dit :
« dans la mesure où vous communiez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin d’être dans la joie et l’allégresse quand sa gloire viendra ».

Je voudrais maintenant m’arrêter un peu plus longuement sur cette phrase...
Ainsi, non seulement il faut communier aux souffrances du Christ, c’est à dire porter, avec le Christ, sa part de souffrance, mais en plus, il faudrait se réjouir de cette souffrance !

Mais que signifie vraiment pour nous « communier aux souffrances du Christ » ?
L’assassinat du pète Hamel, l’été dernier montre que le martyre n’est pas une possibilité totalement exclue dans notre pays, mais cela ne devrait pas nous préoccuper exagérément… Il n’est pas facile aujourd’hui de témoigner de sa foi dans une société où il est de bon ton de ringardiser toutes formes de croyances et de pratiques religieuses. Pourtant, chaque fois que je l’ai fait j’ai rencontré bien plus de respect que de moqueries !

Pour nous, aujourd’hui, communier aux souffrances du Christ, est-ce que cela n’est pas choisir d’aller là où c’est difficile d’aller, hors de notre zone de confort, là où bien d’autres ne veulent pas aller ? Affronter des situations difficiles, des souffrances, et peut-être s’exposer soi-même, aller là où on n’a pas forcément envie d’aller… Mais y aller parce qu’il y a des frères à aimer, parce que le Christ est présent là, parce que, peut-être, c’est là qu’il nous attend.

Le Christ crucifié est présent en toute souffrance humaine : familles en deuil, pauvres, malades, personnes agées, en solitude, prisonniers…

Aller à la rencontre de ces personnes n’est pas toujours attirant ! C’est un service difficile. On peut y rencontrer des joies, mais souvent, on ne fait qu’accompagner une souffrance devant laquelle on se sent démuni. On accepte d’être là, sans jugement, sans avoir de solution à donner, sans rien attendre. Il faut parfois savoir perdre jusqu’au désir d’apporter quelque chose à l’autre.

Et pourtant, tant de personnes le font sur notre paroisse, et en retirent de la joie !
Le Christ souffrant est présent aussi dans bien des situations de notre société, là où se trouvent les divisions et les conflits. Alors prendre part aux souffrances du Christ, cela peut aussi être prendre des engagements politiques dans la recherche de la paix et du bien commun – et beaucoup le font, chrétiens ou non. Cela peut être prendre des responsabilités professionnelles ou associatives délicates…

Il y a bien d’autres manières, petites ou grandes d’aller à la rencontre du Christ crucifié. A chacun de nous de voir où Il l’attend ! A nous d’aller à sa rencontre et de porter notre part de ses souffrances.

Et dans cette rencontre, peut-être pourrons nous trouver la joie ! Parce que, tout cela, nous pouvons le faire par amour, tout simplement. Amour pour le prochain, et amour pour le Christ, qui est l’amour même...

Amen

Gilles Berger Sabbatel

Références des textes liturgiques :
Actes des Apôtres I, 12-14 ;
Psaume 26 (27) ;
Première lettre de saint Pierre Apôtre 4, 13-16 ;
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 17, 1b-11a.