Paroisse Saint Loup


Sommaire > Vie de la paroisse > Homélies > Archives > 2017 > Juin à août 2017 > 19ème dimanche du Temps Ordinaire – Année A

19ème dimanche du Temps Ordinaire – Année A

homélie de S 12 et D 13/08 2017 église Saint-André de Prélenfrey et église Saint Jean-Baptiste de Vif

« Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! »

Poursuivi par la reine Jézabel qui veut le tuer, Élie s’enfuit au désert. Découragé, il se couche en priant Dieu de reprendre sa vie. Mais Dieu le fait se lever, le nourrit et l’abreuve. Il marche alors jusqu’à l’Horeb, autre nom du Sinaï. Dieu s’y révèle à lui comme à Moïse mais dans des conditions toutes différentes.
Le Seigneur est cette fois dans le murmure de la brise légère. Présence apaisante et vivifiante mais si discrète qu’elle nécessite une grande attention pour être perçue. L’évangile situé dans le contexte de la multiplication des pains prolonge bien ce récit. Jésus se montre maître des éléments. La fureur du vent s’apaise et la barque de Pierre peut atteindre l’autre rive. L’Eucharistie n’est-elle pas par excellence le lieu apaisant de la rencontre avec le Seigneur qui nous remet en route ?
Israël a été choisi par le Seigneur pour être son témoin aux yeux des nations et préparer la venue de son Fils. Il a bénéficié de toutes les révélations divines. Malgré ce choix sans repentir, Israël ne reconnaît pas le Christ comme Seigneur. Paul est solidaire de ses frères. Peut-être est-ce l’aiguillon qu’il porte dans la chair ? Comme Moïse et Elie avant lui, il serait prêt à être séparé du Seigneur si cela devait permettre à son peuple de lui être uni.
Dans le célèbre passage en saint Matthieu, Jésus apprend à ses disciples à passer sur l’autre rive, à affronter les éléments déchaînés, mais surtout à lui faire confiance. Une lecture symbolique peut sans doute nous éclairer : le lac de Tibériade, qui représente une grande étendue d’eau pour les Hébreux peu habitués à la mer, évoque les forces négatives et sombres, sur lesquelles l’homme semble ne pas avoir de prise. Du reste, la tempête et les vents contraires symbolisent les épreuves dramatiques qui ne manquent pas de jalonner nos vies. La traversée du lac de Galilée est alors la traversée de la vie. Mais lorsque Jésus marche sur les flots, il maîtrise les forces du mal et la mort.
Quand les épreuves se succèdent, quand la souffrance et la tristesse nous envahissent, nous pouvons perdre cœur et ne plus trouver de sens à notre vie. Alors nous voguons sur des flots déchaînés, dans de frêles embarcations. Dans leur fragile esquif confronté à la tempête, les disciples prennent peur, mais à la vue de Jésus marchant sur les flots, ils sont saisis d’effroi, comme Elie ou Moïse à l’Horeb. Appelé par son maître, Pierre doute et s’enfonce. Alors Jésus ne lui dit pas : « Pierre, pourquoi coules-tu ? » mais : « Pierre, pourquoi as-tu douté ? » Et Jésus, dont le nom signifie « Dieu sauve », lui tend la main pour le sauver.
Jésus sait que les hommes peuvent perdre cœur devant les épreuves que la vie leur impose, et il n’a pas promis que la vie serait « un long fleuve tranquille ». Mais si la traversée ne peut se faire sans encombre, Jésus est toujours présent et ne cesse de nous proposer la force nécessaire pour « traverser les épreuves » et arriver sain et sauf sur l’autre rive. Puissions-nous croire, au fond de notre cœur, lorsque la tempête menace, que Jésus descend dans nos profondeurs abyssales et nous sauve, parce qu’il est le Maître de la Vie…

Père Thibault NICOLET

Références des textes liturgiques :
Premier Livre des Rois XIX, 9a. 11-13a ;
Psaume LXXXIV (LXXXV) ;
Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains IX, 1-5 ;
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu XIV, 22-33.