Paroisse Saint Loup


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Méditation pour le Vendredi Saint

Jésus est présent en tout homme qui souffre

« Mon serviteur réussira, dit le Seigneur ». C’est le commencement paradoxal du quatrième poème du serviteur, dans le livre d’Isaïe, qui est la première lecture de la liturgie de ce soir. Paradoxal, quand on lit ce qui arrive à ce serviteur, mystérieux à l’époque d’Isaïe, mais dans lequel aujourd’hui nous reconnaissons Jésus-Christ !
Par sa passion, par sa mort sur une croix, Jésus rejoint chaque homme au plus profond de la condition humaine. Il subit l’un des pires supplices inventé par la cruauté des hommes. Un supplice destiné à enlever toute dignité au supplicié, en faire moins qu’un homme pour faire horreur à ceux qui le regardent.
Dans ce supplice, Jésus va jusqu’au bout de ce qu’il a vécu : se faire proche de tout homme. Ici, il est en compagnie de deux brigands, comme nous le disent les évangiles synoptiques.

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as tu abandonné ? » Ce cri de Jésus est relaté dans les évangiles de Matthieu et de Marc. Jésus meurt en se sentant abandonné de tous, même de son Père. Par ce cri, il montre qu’il vit notre condition humaine jusque dans la mort. Il ne triche pas avec la mort, il n’a pas de « passe droit » qui rendrait sa mort plus douce. Il est l’un d’entre nous.

« Où est-il ton Dieu » ? C’est la question que des croyants s’entendent poser devant des situations de souffrance absurdes. Et cette question ne date pas d’hier, on la trouve dans le psaume 41 : « Je n’ai d’autre pain que mes larmes, moi qui chaque jour m’entend dire : où est-il ton Dieu ? » Et c’est la question que nous pouvons nous poser à nous même, parfois..

Dieu est là, avec nous, Il souffre sur une croix. Il souffre de notre péché, de notre manque d’amour qu’il prend sur Lui. C’est la seule réponse ! Jésus prend sur lui notre péché, tous nos manques d’amour, pour nous entraîner à sa suite, à donner notre vie pour aimer, à donner notre vie en aimant. C’est en cela qu’il nous sauve, c’est comme cela qu’il sauve le monde ! Le monde sera sauvé par l’amour que nous donnerons à la suite de Jésus , car l’amour de Dieu agit dans ce monde par l’amour que nous donnons.

Aujourd’hui encore, Jésus est présent en tout homme qui souffre. Sachons le reconnaître et l’aimer en toute situation difficile, en toute souffrance, en tout choix difficile qui s’offre à nous. Sachons le choisir, même parfois, dans des situations que nous préférerions éviter. Pas parce-que c’est difficile, pas parce-que la souffrance sauve, mais juste parce-que c’est Lui, qu’il nous aime, et que nous l’aimons.
Demain soir, nous fêterons la résurrection, mais ce soir, restons dans le silence de la mort de Jésus...

Gilles Berger Sabbatel

Références des textes liturgiques :
Isaïe 52,13-53,12
Psaume 30 (31)
Lettre aux Hébreux 4, 14-16 ; 5,7-9
Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 18, 1 - 19, 42