Paroisse Saint Loup


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Septième dimanche du Temps de Pâques, Année A

La gloire de Dieu au cœur de l’homme

C’est de gloire dont il est question dans l’évangile de ce jour. La gloire de Dieu n’a rien à voir avec la gloire de ce monde. La gloire de ce monde, celle après laquelle il peut sembler si facile de courir, consiste à chercher à exister en faisant l’impasse sur qui l’on est réellement ; c’est chercher à être reconnu sur ce que l’on donne à voir de soi-même. Or, cette gloire mondaine ne vaut rien, pas plus que ce morceau d’étoupe que l’on brûlait naguère devant le pape lors de son intronisation, en lui disant : « Sancte Pater : sic transit gloria mundi » (« ainsi passe la gloire de ce monde »). La gloire de ce monde est passagère et bien superficielle ; la gloire de Dieu dont nous parle l’évangile est d’un tout autre acabit.
La glorification que le Christ demande à son Père, c’est la révélation de son identité profonde : « Père […] glorifie ton Fils », révèle à tous qui je suis et pour quoi je suis venu dans le monde. Le Christ est, en profondeur et en vérité, celui qui est venu nous honorer d’une dignité nouvelle : celle des enfants de Dieu. Il est celui dont saint Irénée a écrit qu’il « est devenu homme pour que l’homme devienne dieu ». Le Christ est, en profondeur et en vérité, celui qui est venu nous sauver de la mort. Sa gloire, c’est de nous donner la vie ! « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant », écrivait encore saint Irénée.
De cette gloire de Dieu, nous sommes les heureux participants. Il réside au centre de notre âme une sainte présence : celle de l’Esprit Saint de Dieu. L’homme a soif de Dieu, quelquefois sans le savoir, et cette soif est un appel de ce même Esprit. C’est ainsi qu’en témoigne saint Augustin dans ses Confessions quand il écrit : « Bien tard je t’ai aimé […] Je te cherchais au-dehors, alors que tu étais au-dedans de moi », parlant de Dieu qui est « Plus intime à moi que moi-même ».
Nous ne sommes pas uniquement marqués par une participation personnelle à la gloire de Dieu, mais aussi dans notre dimension communautaire : membres du corps du Christ, nous formons une seule et même Église. « Cor unum et anima una » est la devise des apôtres. Cette unité profonde des enfants de Dieu leur est une force pour construire et accueillir le Royaume de Dieu contre tous les obstacles ! Ce fut l’une des devises et des mots de ralliement du jeune Karol Wojtila contre l’oppresseur.
La gloire de Dieu touche donc notre vie chrétienne, qui s’en trouve marquée. Elle possède ainsi deux racines essentielles, l’une personnelle et l’autre communautaire : la sainte présence de Dieu au cœur de l’homme et cette même sainte présence au cœur de l’Église. Vivre l’une sans l’autre serait un non sens, voire une mutilation spirituelle…

Père Thibault NICOLET

Références des textes liturgiques :
Livre des Actes des Apôtres I, 12-14 ; Psaume XXVI (XXVII) ;
Première Lettre de Saint Pierre Apôtre IV, 13-16 ;
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean XVII, 1-11a