Rechercher la gloire de Dieu dans l’humilité de la conversion

Il existe une différence fondamentale entre les disciples du Christ et les adeptes de nombreux courants de pensée à travers le monde. Les disciples de Jésus recherchent la gloire de Dieu alors que les autres recherchent leur propre gloire. Le Maître a prévenu ceux qui le suivaient : « Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour vous faire remarquer d’eux » (Matthieu VI, 1). L’éphémère et étroit plaisir de la vanité, tant recherchée par l’homme, est vraiment néant. Au commencement du monde, l’homme s’est laissé entraîner par la tentation d’être comme Dieu et a été écarté du Paradis avec cet avertissement : « Tu es glaise et tu retourneras à la glaise » (Genèse III, 19). Quand viendra la plénitude des temps, le Fils de Dieu rappellera de nouveau, à plusieurs reprises, que c’est le Père qui nous donnera sa récompense. Il voit même ce qui est caché. Aussi notre vie doit-elle manifester la gloire du Père et non la nôtre. Donc, lorsqu’il s’agit de la gloire du Père, nous pouvons et devons vouloir que les autres lui rendent gloire avec nous ou qu’ils soient stimulés par notre bon exemple. Ce n’est pas œuvrer pour nous, mais pour lui. Nous ne sommes que cendres. Ce soir, souvenons-nous de cette vérité et soyons cette cendre qui, par Sa grâce, fera étinceler aux yeux des autres la gloire éclatante du Seigneur « afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux  » (Matthieu V, 16).
Seigneur, notre Dieu, nous reconnaissons ton infinie grandeur et ressentons terriblement notre petitesse et notre difficulté à réfréner notre égoïsme. Ton Eglise nous a réservé ce temps béni où nous pourrons demander ton pardon avec toute l’ardeur, tout l’amour et tout le repentir de nos cœurs : « Revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les pleurs et les cris de deuil » (Joël II, 12). En ce jour commence ce temps où ta main s’offre à nous avec cette tendresse que seul un Dieu-Père peut avoir et montrer à nous tous, ses fils bien-aimés. Fais qu’en ce Carême, chacun de nous chemine vers toi d’un pas ferme et décidé, pour arriver à Pâques le cœur ressuscité, tout à la joie du pardon.
Seigneur, notre Dieu, tu nous donnes ce jour et cette grâce de commencer un nouveau temps de Carême : « Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut » (2 Corinthiens VI, 2). Avant que, ce soir, nos yeux ne se ferment sur ce jour que tu nous as donné, nous voudrions avoir la joie de t’adresser une fois de plus un merci sincère et en même temps te demander pardon de ne pas avoir été de meilleurs enfants. Nous te demandons avec ferveur que ta grâce nous permette d’être demain dignes de compter parmi tes fils et tes filles. Ce soir, nous allons nous souvenir que nous ne sommes que cendre mais, malgré cela, l’Apôtre Paul nous a bien rappelé combien nous étions « coopérateurs de Dieu » (2 Corinthiens VI, 1).

Références des textes liturgiques :
Livre de Joël II, 12-18 / Psaume L (LI), 3-4, 5-6ab, 12-13, 14.17 / Deuxième Épître de saint Paul apôtre aux Corinthiens V, 20 – VI, 2 / Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu VI, 1-6. 16-18