Paroisse Saint Loup


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La parole de Dieu

Thème de l’année 2004

Dieu nous parle à travers la Bible... Mais est-ce bien lui qui nous parle ? Comment ces textes nous sont-ils parvenus ? Et ils sont parfois bien déroutants, comment mieux les comprendre ? En quoi l’Ancien Testament nous concerne-t-il ? Quel est son rapport avec le Nouveau Testament ? Voilà quelques unes des questions qui ont été exprimées lors de la première soirée des lundis de la foi consacrés à la parole de Dieu. Ceci nous a amené à centrer plus particulièrement les soirées suivantes sur l’Ancien Testament.

D’où vient la Bible ?

La Parole de Dieu (la Bible) est constituée d’un ensemble de textes dont la rédaction s’étale sur près d’un millénaire. Les textes les plus anciens découlent de traditions qui se sont transmises oralement pendant des siècles, avant d’être mises par écrit à partir de l’époque de Salomon (autour de 1000 Av JC). Mais en fait, très peu de textes ont été écrits avant le 7ème siècle, et la grande période d’écriture de la Bible a été l’exil à Babylone (de 587 à 538 avJC), et le retour de l’exil.

Ces textes ont été ensuite recopiés, de génération en génération.

La Bible a été traduite en grec par des rabbins d’Alexandrie, en Egypte (la Bible des Septante), puis en latin par Saint Jérôme (la Vulgate). Les bibles dont nous disposons aujourd’hui ont été à leur tour traduites à partir de différents textes de référence, en hébreu, en grec, et en araméen. La tâche du traducteur est difficile : il s’agit de rendre intelligibles des textes écrits dans des langages et des contextes culturels très éloignés des nôtres, tout en cherchant à respecter le texte tel qu’il a été écrit. Les traducteurs ont leur propre compréhension du texte, à la lumière de leur propre foi. Si on compare plusieurs traductions de la Bible, un même texte peut être traduit de façons très différentes, sans forcément différer sur le sens profond. Dans une traduction, certains mots peuvent prendre un relief qui n’apparaîtra pas dans d’autres traductions : il ne faut donc pas accorder une importance excessive à des mots tirés de leur contexte.

Pour le croyant, les textes de la Bible ont été inspirés par Dieu à des hommes, qui les ont rédigés avec leurs mots, leur style, leur culture, et les manières de s’exprimer de leur temps. Ces textes nous parlent du rapport de Dieu avec le peuple qu’il s’est choisi pour se révéler aux hommes.

Comment mieux la comprendre ?

La signification des textes bibliques (particulièrement ceux de l’Ancien Testament) n’est pas toujours facile à découvrir. Il faut souvent aller au delà du texte, tenir compte des genre littéraires - façons de raconter - en usage à l’époque, et du contexte dans lequel ils ont été écrits : dans une bible, chaque livre est précédé d’une introduction qui donne souvent des indications précieuses. Les notes aussi peuvent nous éclairer sur l’interprétation du texte, signaler une difficulté de traduction, indiquer un point de controverse...

Ainsi, les prophètes profèrent parfois des malédictions à l’égard des "pécheurs". Ces paroles ne collent pas avec notre conception d’un Dieu d’amour... Mais pour le prophète, s’agit-il vraiment de "condamner" le "pécheur" ? Ne s’agit-il pas plutôt de le convaincre de se convertir avec des paroles fortes ? Ou de redonner courage au peuple opprimé en lui faisant comprendre que le mal ne peut pas gagner ? Ou est-ce que le prophète n’exprime pas tout simplement sa colère face aux injustices de son temps ? Rappelons nous que la Parole de Dieu est écrite avec des mots d’hommes...

L’Eglise nous donne d’autres indications, en particulier dans la constitution dogmatique sur la révélation divine de Vatican II (Dei Verbum). La parole de Dieu, écrite sous l’inspiration de l’Esprit Saint ne peut être vraiment comprise qu’avec l’aide de l’Esprit Saint, particulièrement si nous sommes plusieurs à lire la bible et à partager. L’Eglise est aussi dépositaire d’une interprétation spécifique de la parole de Dieu, venue des premiers chrétiens, et transmise par le magistère : c’est ce que l’on appelle la Sainte Tradition. Ce dépôt nous est transmis à travers la catéchèse, les homélies, les textes de l’Eglise...

Ancien et Nouveau Testament

Pour nous, chrétiens, l’Ancien et le Nouveau Testament se complètent. Le nouveau Testament fait souvent référence à l’Ancien. Mais nous lisons aussi l’Ancien Testament à la lumière du Nouveau. C’est ainsi que, lorsqu’Abraham rencontre trois voyageurs au chêne de Mambré (Genèse chapitre 18), nous y voyons le préfiguration de la Trinité, qui ne se révèle que dans le nouveau Testament.

A cours de la quatrième séance des lundis de la foi, nous avons aussi mis en parallèle le récit de la tour de Babel (Genèse, chapitre 11), dans l’Ancien Testament, avec le récit de la Pentecôte dans le Nouveau Testament (Actes des apôtres, chapitre 2). Dans le récit de la tour de Babel, les hommes se rassemblent et construisent une tour pour atteindre le ciel. Dieu intervient et brouille leurs langages : les hommes, qui ne peuvent plus se comprendre, se dispersent. A la Pentecôte, l’Esprit Saint permet à chacun de comprendre les disciples dans sa langue. La Pentecôte serait-elle l’anti-Babel ? Pourtant, la dispersion des hommes fut féconde, car elle engendra la diversité des cultures, que l’on doit considérer comme une richesse : cette dispersion était-elle donc vraiment une punition ? Et après la Pentecôte, les disciples aussi se dispersent, mais pour porter l’Evangile "dans le onde entier"...

La prière dans la Bible

Enfin, la dernière soirée a été consacrée à la prière dans l’Ancien Testament. Bien sûr, on pense d’abord aux psaumes, que l’on prie à la messe, et qui sont à la base de la prière de l’Eglise (la liturgie des heures). Mais la prière est présente dans tout l’Ancien Testament, où de nombreux personnages ont un rapport simple et direct avec Dieu, à commencer par Abraham : le dialogue avec les trois visiteurs au chêne de Mambré, puis son intercession avant la destruction de Sodome pour que les innocents soient épargnés... Même forme de dialogue encore entre Dieu et Moïse dans l’épisode du buisson ardent, ou entre Dieu et Salomon, lorsque ce dernier demande la sagesse.

On peut encore citer la prière de David, puis les prophètes - à commencer par Elie. Et encore bien des personnages qui se tournent vers le Seigneur : Jonas, Job, Tobit, Sara, Tobias (fils de Tobit et époux de Sara)... Oui vraiment, comme nous le dit la constitution sur la révélation divine au sujet des livres de l’Ancien Testament : "En eux se trouvent des trésors de prière".

Pour en savoir plus

Le texte de référence de l’église catholique sur la Parole de Dieu est bien sûr la constitution dogmatique sur la révélation divine, de Vatican II, que l’on peut consulter sur le site du Vatican. On peut aussi se reporter au catéchisme de l’église catholique, ou au catéchisme des évêques de France.

Le texte de la Bible de Jérusalem est disponible sur Internet, sur le site des éditions du Cerf. Mais pour une étude sérieuse, une Bible munie d’un bon ensemble de notes et de commentaires est indispensable : un bon libraire religieux saura vous orienter vers la traduction qui vous convient le mieux.