Premier dimanche de Carême Année B
dimanche 18 février 2024, Eglise Saint Pierre, Varces-Allières-et-Risset
Le Carême, un temps de « grâce
Ces quelques cendres que nous avons reçues sur notre front mercredi dernier, il nous faut les regarder à la fois comme un signe de vérité et comme un signe d’espérance.
C’est un signe de vérité qui nous rappelle que notre foi est souvent tiède, que notre regard peut être gris, que nos mains sont régulièrement sales, que notre communauté est dispersée et que nos bonnes intentions tombent trop fréquemment en poussière…
Il est bien vrai que ces cendres sont imposées afin de nous rappeler nos fragilités, nos égarements, nos manques, nos infidélités, nos refus d’amour et il est bon d’en (re)prendre conscience, non pas pour nous culpabiliser au-delà du raisonnable, mais bien plutôt pour redonner force à notre foi en l’infinie tendresse et miséricorde de Dieu. Nous n’avons donc pas reçu ces cendres comme une espèce de condamnation mais plutôt comme un appel à la vie. Rappelons-nous bien comment ces cendres étaient utilisées :
• Nos grands-mères, le jour de la lessive, les faisaient bouillir en vue d’y tremper le linge qui recouvrait ainsi blancheur et pureté ;
• Le jambon était déposé sur la cendre pour s’affiner sans risquer de sécher à l’excès ;
• On en portait également au jardin, ce qui permettait d’enrichir le sol. Car les cendres sont aussi et surtout des symboles vivifiants dans la mesure où elles purifient, conservent et fertilisent.
Pour guérir l’aveugle-né, Jésus prit de la poussière du sol et la pétrit, montrant ainsi qu’il était venu pour façonner un homme nouveau. Et nous savons que les forêts calcinées finissent par repousser : la vie est plus forte que la mort et le désert peut toujours refleurir.
Voici donc que nous sont offerts quarante jours pour nous débarrasser de tout ce qui nous encombre et pour apprendre à aimer davantage, quarante jours pour dépasser nos habitudes et nos idées reçues, pour nous ouvrir à la nouveauté.
Quarante jours pour regarder Dieu et regarder les autres avec un regard renouvelé, nous efforçant de voir en premier lieu ce qui est beau et lumineux, plutôt que de ne regarder que ce qui est gris.
Voici que nous sont donnés ces quarante jours pour apprendre à grandir avec l’Evangile. Alors profitons-en !
Et en nous rapportant que Jésus a passé quarante jours au désert, l’Evangile nous redit l’importance de la méditation et de la prière.
En nous rappelant que Jésus a été soumis à l’épreuve, l’Evangile nous révèle qu’il partage nos difficultés mais que nous pouvons y faire face en ayant soif de l’essentiel, les biens matériels, représentés par le pain, ne suffisant pas à donner du sens à la vie.
Et en nous incitant à ne pas tenter Dieu, l’Evangile nous prévient que nous ne devons pas attendre de Lui qu’il agisse à notre place.
L’Eglise appelle e temps qui nous conduira jusqu’à Pâques un temps favorable. Ne le laissons donc pas passer !...
Profitons-en au contraire pour nous faire plus proches, plus proches de Dieu et de ceux qui nous entourent.
Références des textes : Livre de la Genèse IX, 8-15 ; Psaume XXIV (XXV) ; Première lettre de saint Pierre apôtre III, 18-22 ; Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc I, 12-15