Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur Année B
S 23 mars 2024 église Saint Barthélemy, le Gua & D 24 mars 2024 église Saint Jean-Baptiste, Vif
Au Porche de Jérusalem, au seuil de la Sainte Semaine
Tout est dit en ce dimanche des Rameaux et de la Passion, comme introduction à la semaine sainte : et la versatilité des foules, et l’aveuglement des autorités, et l’amour divin qui se sert de nos péchés pour nous en sauver. Cet esclave que nous mettons en croix nous affranchit de tout. Du côté de Dieu, tout est donné, depuis toujours. Il n’y a que le problème de recevoir ce tout : Dieu ne peut nous y contraindre puisque ce tout donné, c’est son amour, et l’amour ne peut contraindre, il ne peut habiter et mouvoir que notre personne librement ouverte.
A Jérusalem, la foule criait : « Hosanna dans les hauteurs. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le Roi d’Israël » (cf. Marc XI, 10). Il est bien de dire « celui qui vient », car il vient sans cesse, jamais il ne nous manque […]. Le Roi doux et pacifique se tient à notre porte… Les soldats ici-bas, les anges dans les cieux, les mortels et les immortels… criaient : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le Roi d’Israël. » Mais les pharisiens se tenaient à l’écart (Jean XII, 19), et les prêtres en étaient outrés. Ces voix qui chantaient la louange de Dieu retentissaient sans arrêt : la création en était toute joyeuse…
C’est pourquoi, ce jour-là, quelques Grecs, poussés à honorer Dieu avec ferveur, se sont approchés d’un apôtre nommé Philippe et lui ont dit : « Nous voulons voir Jésus. » Regarde : c’est toute la foule qui remplit la charge de héraut et incite ces Grecs à se convertir. Aussitôt, ceux-ci s’adressent aux disciples du Christ : « Nous voulons voir Jésus. » Ces païens imitent Zachée ; ils ne montent pas dans un sycomore [pour voir Jésus], mais ils se hâtent de s’élever dans la connaissance de Dieu (Luc XIX, 3). « Nous voulons voir Jésus » : non pas tant contempler son visage, mais porter sa croix. Car Jésus, qui voyait leur désir, a annoncé sans ambages à ceux qui se trouvaient là : « L’heure vient où le Fils de l’homme sera glorifié », appelant gloire la conversion des païens.
Et il donnait à la croix le nom de « gloire ». Car depuis ce jour jusqu’à maintenant, la croix est glorifiée. […] C’est la croix qui féconde l’Eglise, illumine les peuples, garde le désert, ouvre le paradis.
Proclus de Constantinople (v.390-446), Sermon pour le jour des Rameaux
Références des textes : Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc XI, 1-10 / Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean XII, 12-16 ; Livre du prophète Isaïe L, 4-7 ; Psaume XXI ; Lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens II, 6-11 ; Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc XIV,1 – XV,47