Dixième dimanche du Temps Ordinaire Année B
S 08 /06/2024) Eglise Saint-Georges, Saint-Georges-de-Commiers et D 09/06/2024 église Saint Jean-Baptiste, Vif
Dieu est amour, Dieu est miséricorde
L’évangile de saint Marc commence à souligner les oppositions rencontrées par Jésus. Il nous montre ce dimanche Jésus aux prises avec la calomnie. Le Seigneur y répond en proclamant sa victoire sur Satan. Cette victoire du Christ sur le démon avait été annoncée dans le récit imagé des origines, où nous voyons Dieu annoncer que, si la femme a succombé à la tentation, sa descendance écrasera la tête du serpent.
Dans l’épître saint Paul parle des faiblesses et des souffrances de l’Apôtre en montrant comment il les supporte et les surmonte par la foi au Christ ressuscité.
En suivant le Christ dans les Évangiles, nous percevons la tension et la malveillance qui, peu à peu, le cernent. Les chants de ce dimanche invitent pourtant à une grande confiance. Au milieu des épreuves, le psalmiste exprime une paix intérieure surprenante, une audace frôlant la témérité : « Moi, craindre ? quand le Seigneur est mon illumination ! Trembler ? quand le Seigneur est là qui me tient dans le creux de ses deux mains ? » (traduction de Paul Claudel). Cette force d’âme est un fruit de la prière, accordé à celui qui, « refusant de s’endormir dans la mort », se tourne vers Dieu pour accomplir ce qui est juste.
L’assemblée des chrétiens fait monter aujourd’hui vers Dieu l’homme de son amour et de sa confiance : « Le Seigneur est ma lumière et mon salut ». « Je t’aime, Seigneur, tu es ma force, tu es mon Dieu ». Ce Dieu, « source de tout bien », en qui nous exprimons notre foi, nous a révélé son être intime : il est amour. Si saint Jean peut nous le dire d’une manière aussi ferme, c’est qu’il en a fait l’expérience en Jésus-Christ. Touchant de ses mains le Verbe de vie, il a touché le Dieu amour. Pour nous aussi, la découverte du Dieu amour ne peut être que le fruit de notre découverte de la personne de Jésus et du mystère du salut en son Nom.
L’annonce du salut en Jésus-Christ remplit la liturgie de la Parole, comme le Seigneur remplit de sa présence personnelle la liturgie eucharistique. C’est la raison pour laquelle la préface prend souvent pour thème le mystère de l’Homme-Dieu, qui « s’est servi de notre condition mortelle pour nous affranchir de la mort » et faire que « notre existence périssable devienne un passage vers le salut ». Au long de ce passage, où il n’est pas toujours facile de voir « ce qui est juste » et de l’accomplir, le Christ se donne à nous pour « orienter notre vie vers le bien » et nous apporter « un accroissement de charité ».
L’Esprit va être celui qui nous unit profondément au Christ, en ce lien intime qu’il a avec le Père. Si nous blasphémons contre lui, si nous refusons son œuvre en nous, nous nous coupons de Dieu et nous nous rendons incapables de recevoir sa miséricorde. L’Esprit désire nous envahir. Si nous l’accueillons, il nous pénétrera jusque dans les zones les plus obscures de notre être. Tout sera pardonné ! Nous sommes donc invités à nous mettre sous la protection de l’Esprit, comme nous le faisons avec notre bon ange en lui confiant la semaine qui s’ouvre.
Dans notre prière, pensons bien à remercier le Seigneur pour les saints prêtres, tâchons de rester fidèles aux oui que nous avons prononcés et engageons-nous sur le terrain de la charité, par exemple au moyen des réseaux sociaux qui doivent favoriser la solidarité et l’apprentissage du respect de l’autre dans sa différence.
« Il est plus beau de transmettre aux autres ce qu’on a contemplé que de contempler seulement. »
Saint Thomas d’Aquin
Références des textes liturgiques :
Livre de la Genèse III, 9-15 ; Psaume CXXIX (CXXX) ;
Deuxième Lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens IV,13-V,1 ;
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc III, 20-35