Quinzième dimanche du Temps Ordinaire Année B
S 13/07/2024 église Saint-André, Prélenfrey-du-Gua et D 14/07/202 église Saint Jean-Baptiste, Vif 4
J’ai une Bonne Nouvelle !
L’évangile de ce dimanche rapporte l’envoi des Douze en mission. Cet envoi se réalise à la fin du ministère de Jésus en Galilée, et les Douze qu’il a choisis ont été témoins de sa prédication et de ses miracles. C’est dans cet envoi qu’ils trouvent tout le sens de leur vocation : en effet, ‘apôtre’ signifie ‘envoyé’. Les Douze vont avoir la mission de faire les mêmes œuvres que Jésus : annoncer le Royaume de Dieu et la conversion, chasser les esprits impurs, guérir les malades. Pour accomplir cela, Jésus leur donne des consignes qui seront comme des conditions pour la réussite de leur mission.
Tout d’abord, il les envoie deux par deux : c’est une manière de leur faire comprendre que la mission qu’il leur confie n’est pas ‘leur’ mission à eux, mais celle de l’Église. Ils n’ont pas à rechercher une mission personnelle dont ils pourraient tirer gloire, mais à accomplir la mission que Jésus leur demande, chacun en grande union spirituelle avec les autres apôtres ; c’est ce qui fera toute la fécondité de leur apostolat (même quand ils seront dispersés en différents points du monde pour faire connaître le nom de Jésus !)
C’est que Jésus a passé du temps avec ses douze apôtres. Devant eux, il a parlé de Dieu son Père, il a fait des miracles. Ils ont vu des gens écouter Jésus, croire en lui puis changer de vie. Maintenant, c’est à leur tour d’annoncer la promesse de Dieu, de faire des miracles. Jésus les envoie deux par deux : « Allez, n’ayez pas peur ! » Est-ce que les Apôtres vont croire Jésus ? Est-ce qu’ils vont oser partir, parler à des gens qu’ils ne connaissent pas et même faire des miracles eux aussi ? Eh bien oui, ils y vont ! C’est leur première mission. La Parole, la Bonne Nouvelle qu’ils ont reçue, ils la répètent et des gens les écoutent et les croient. C’est le début d’une grande histoire. Grâce à eux, nous avons entendu parler de Jésus et nous croyons. Alors, maintenant, à nous de devenir témoins !
Pour en revenir aux Apôtres, Jésus leur fait des recommandations concrètes : ne rien prendre pour la route, seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture, sandales aux pieds et pas de tunique de rechange. Comprenons bien que cet équipement spartiate n’est pas à prendre au sens littéral, ou bien ce serait faire de l’évangile un message terriblement daté alors qu’il reste d’une actualité percutante ! Jésus veut faire comprendre à ses Apôtres, et aux missionnaires de tous les temps, que pour être donnés à leur mission, ils doivent pratiquer le détachement des biens terrestres, le désintéressement complet : ne rechercher en somme que le Royaume de Dieu (le reste étant donné de surcroît…). Il leur faut s’en remettre à la Providence , dans l’abandon, car c’est Elle qui conduit leur mission.
Avec le mois de juillet commence la période où beaucoup d’entre nous (mais pas tous !) partent en vacances. Souvent préparée depuis longtemps, espérée depuis toujours, cette période est essentielle : qui ne se repose pas fatigue les autres !
Mais le repos n’est pas l’oisiveté. Il est aussi jachère spirituelle, ce ressourcement dont notre âme a tant besoin. Seuls, en couple, en famille ou avec des amis, profitons de ce moment pour donner du temps à Dieu. Finie l’excuse du « Je n’ai pas le temps ! »
Et si nous profitions aussi des régions dans lesquelles nous sommes pour découvrir le riche patrimoine spirituel et culturel de notre pays ? Ils se mêlent l’un l’autre ! Sanctuaires, abbayes, cathédrales, basiliques ou même humbles chapelles ou oratoires de campagne, ce patrimoine n’est pas assez connu. Sur place, beaucoup de personnes s’y dévouent pour nous accueillir. De nombreux visiteurs font l’enrichissante expérience de passer du statut de simple touriste à pèlerin, voire chercheur de Dieu ! Peut-être même que Dieu nous y attend, puisque (enfin !) nous pouvons être plus disponibles.
Car Dieu n’est jamais en vacances… Depuis toujours, il se fait mendiant : « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » (Apocalypse III, 20).
Outre la prière ou les visites, le ressourcement passe certainement par la redécouverte de la lecture. Demandons donc bien conseil pour choisir les bons livres !
Enfin, cette période estivale est une occasion de retrouvailles en famille ‘élargie’. Une joie à entretenir, qui compte cependant de réelles exigences et des trésors de patience et de compréhension mutuelle qui nous renvoient à la seule œuvre qui compte : notre conversion permanente. En ce sens, le chrétien n’est jamais vraiment en vacances ; il ne relâche pas ses efforts pour demeurer un authentique témoin de la charité, la seule vertu qui ne passera pas !
Pour nous, cet évangile au cœur du mois de juillet résonne donc comme un appel à la mission. Car la mission ne concerne pas seulement les Apôtres, nous aussi avons notre part à prendre, spécifique selon notre devoir d’état, mais bien réelle. Jésus compte sur nous, même pendant nos vacances, pour que nous le fassions connaître et aimer. Alors, voyons nous aussi cette période estivale comme un envoi en mission, sandales aux pieds ou même en chaussures de marche !
Références des textes liturgiques :
. Livre d’Amos VII, 12-15
. Psaume LXXXIV (LXXXV)
. Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens I, 3-14
. Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc VI, 7-13