18 février
HOMELIE DU DIMANCHE 18 FEVRIER 2007
Frères et sœurs, quelle puissance dans l’invitation du Seigneur : « Aimez vos ennemis » ! Il s’agit là d’un des repères les plus fous de l’Evangile. C’est un merveilleux appel à la sainteté de l’amour ! Nous faisons déjà l’expérience de la beauté mais aussi de la difficulté à aimer ceux qui nous aiment, alors, les ennemis… Et puis, qui sont-ils, ces ennemis ? Quelles sont ces personnes que j’ai plus de mal à aimer, qui ont du mal à m’aimer moi-même ? Jésus a bien connu des gens qui ont voulu sa perte, qui ont tout fait pour le condamner et le mettre à mort, mais nous ? Pouvons-nous parler d’ennemi dans notre vie ?
Dans la première lecture, nous avons entendu le récit de David épargnant Saül ; tout était réuni, la situation était idéale pour que David puisse abattre son ennemi qui était profondément endormi ; pourtant, il renonce à ce projet, car Saül avait reçu l’onction du Seigneur. Et autour de nous ? Qui sont ces personnes qui ont reçu l’onction du Seigneur ? Ne pensons pas trop vite aux baptisés, car cela nous ferait perdre de vue que chaque être humain est aimé de Dieu, quelle que soit son origine, sa foi, sa religion… Aujourd’hui, celui qui a reçu l’onction du Seigneur, n’est-ce pas tout simplement mon frère, mon voisin ou… mon ennemi ? N’est-ce pas celui qui est vivant, créé à l’image de Dieu ?
Du coup, la Parole de Dieu nous invite à nous interroger : comment est-ce que j’épargne celui que je rencontre ? C’est-à-dire comment est-ce que je lui donne de la place, comment je l’écoute, comment je lui permets d’exister, de se dire, de s’épanouir ? Epargner l’autre, c’est aussi reconnaître en lui le visage du Christ ; c’est savoir remarquer en premier ce dont il est capable, ses talents, son courage ; épargner l’autre, c’est lui épargner mes remarques blessantes, mes critiques stériles, mes jugement hâtifs…
Mais alors, comment faire ? Comment épargner mon frère, comment aimer mon ennemi ? Saint Paul, dans la deuxième lecture, nous éclaire : il nous propose de réconcilier en nous l’être de chair et l’être spirituel. Il nous propose d’être des priants sincères et véritables, sans pour autant nous couper du monde. Il nous rappelle l’importance d’œuvrer de toutes nos forces pour plus de justice, de paix, de solidarité, sans oublier d’enraciner nos actes dans l’intimité de Dieu, dans ce cœur à cœur qui nourrira notre esprit et refera nos forces…
Frères et sœurs, à quelques jours d’entrer dans la joie du carême, qui nous conduira jusqu’à la fête de la résurrection, entendons l’appel du Seigneur, pour un amour tout azimuts ! Osons reprendre contact avec quelqu’un que nous pourrions considérer comme un ennemi, ou que nous n’aurions pas épargné ces derniers temps ! Et prions avec confiance, afin que nous cheminions vers l’unité intérieure, qui se réalise dans la prière et dans l’amour !
Amen.