Cinquième dimanche de Carême Année C
D 03/04/2022 Troisième scrutin pour Jérémy / Messe pour les fiancés de la paroisse
« Moi, je suis la Résurrection et la Vie »
En entendant ce bel Évangile du retour à la vie terrestre de Lazare, la liturgie de la Parole (Année A) nous met sous les yeux ce qui constitue le cœur de notre foi : Jésus est ressuscité d’entre les morts. Recevoir le Sacrement du Baptême, devenir chrétien, c’est non seulement adhérer à la Résurrection de Jésus (ce qui est déjà d’un certain niveau d’exigence !) mais c’est aussi entrer dans ce mouvement de transformation de notre être, qui est fait pour la vie divine. Le Baptême nous fait entrer dans ce mouvement de transformation.
Dans l’Évangile, Jésus affermit la foi de ses proches en la Résurrection. En effet, lorsque lui est annoncée la maladie de son ami Lazare, il choisit de rester deux jours sur place. En effet, il sait bien que ce dernier va mourir, mais il souhaite ardemment que son entourage vive avec lui ce mystère du retour à la vie, annonciateur de sa propre Résurrection, et de la nôtre ! Et voici donc de bien beaux actes de foi. Il y a d’abord celui de Marthe : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. Mais je sais que maintenant encore, Dieu t’accordera tout ce que tu lui demanderas. » Puis celui de sa sœur Marie : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. » La connivence de ces sœurs avec Jésus, la connaissance qu’elles ont de lui, l’Amour dont elles lui témoignent leur font expérimenter la toute-puissance d’intercession de Jésus. Mais Jésus souhaite les mener plus loin : « Moi, je suis la Résurrection et la Vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra, et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Autrement dit, Jésus appelle Marthe et Marie à s’unir à ce qu’il vivra. C’est ainsi qu’il les appelle à vivre la disparition de leur frère dans l’acte de foi de sa Passion et de sa Résurrection à venir.
Et Jésus continue, jusqu’à la confession de Marthe : « Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le crois. » C’est-à-dire qu’il ne peut y avoir de foi en la Résurrection de Jésus sans désir d’union, sans communion personnelle avec la Personne de Jésus. C’est bien cette question qui nous est posée à tous : comment cherchons-nous à mieux connaître Jésus ? Quels moyens concrets mettons-nous en place pour approfondir notre relation avec lui ? Le baptême, et Jérémy l’a souvent entendu, n’est pas seulement un objectif à atteindre, c’est un nouveau départ, le début d’une relation, mais une relation appelée à se construire.
L’affermissement de notre foi en la Résurrection nous permet alors d’affronter les événements et les épreuves de la vie, tout comme Jésus a affronté la mort de son ami Lazare. Le Seigneur ne s’est pas dérobé non plus devant la Passion qui l’attendait. Il l’a acceptée jusqu’au bout. La Résurrection du Christ qui anéantit la mort ne peut avoir lieu sans la mort de Jésus, cela vous apparaît sans doute comme une évidence. Mais prenons garde : nous avons souvent la tentation de dire ou de penser que telle ou telle chose, que tel ou tel événement n’a pas eu lieu, mais cette attitude n’est pas chrétienne. Ce qui est chrétien, c’est d’assumer tous les événements qui surviennent, sachant que Dieu seul dispose de la puissance pour transformer ces événements de l’intérieur. Et notre foi en la Résurrection du Christ vient nous affermir et nous consolider, en vue d’affronter ce qui nous attend ; nous savons bien que seul Dieu peut faire surgir le bien d’un mal apparent, lui seul peut faire jaillir la Vie de la mort.
Nous qui sommes ici rassemblés, nous devons prendre conscience que nous sommes les contemporains de Lazare, de Marthe et de Marie ! C’est Jésus lui-même qui vient nous affermir dans la foi. Ceux parmi nous qui ont reçu le Sacrement de Baptême sont entrés dans cette régénération que Jésus est venu inaugurer. Prions pour que la foi de Jérémy et d’Émilie, restée chez elle pour cause d’heureux événement familial (naissance du petit Maël), s’affermisse, prions pour qu’ils entretiennent en eux ce désir de continuer à construire cette relation privilégiée avec le Christ, pour qu’ils trouvent vraiment leur place dans notre famille paroissiale qui les attend avec tant d’impatience ! Amen.
Références des textes liturgiques :
Livre du prophète Isaïe XLIII, 16-21 ; Psaume CXXV (CXXVI) ;
Épître de saint Paul apôtre aux Philippiens III, 8-14 ;
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean XI, 1-45